24 décembre 1607, Affaire Quélennec : Auditions de témoins à Locmaria (suite)

De Milamzer
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Lors, il faisait bon pêcher en eaux troubles. (Chanoine Moreau)
Contexte :

Au début du mois d'octobre 1598, noble homme Ollivier de la Riviere est décédé à Tourc'h
Personne ne lui connaissait d'héritier proche.
Le 17 octobre suivant, Maître Jehan de Quelennec, sieur de Stangmarzin, en se prétendant parent en l'estoc maternel a obtenu la main-levée de l'héritage pour son compte, auprès de la Cour des Regaires de Cornouaille.
Il a ensuite pris possession de biens fonciers qu' Ollivier avait à Coray, au fief de l'évêque.
Mais il a contesté la suzeraineté de l'évêque sur son domaine, allant même jusqu'à contraindre les voisins à moudre leurs bleds à un moulin qu'il avait lui-même fait réparer.
Cela au détriment des moulins de l'évêque ! De plus, maintenant l'évêque a de sérieux doutes sur la parenté prétendue entre Quélennec et Ollivier de La Rivière !
Il a donc demandé à la justice du Roy d'enquêter à ce sujet ; ce qui lui a été accordé par le Palais de Rennes.
Ses juristes ont préparé une liste d'une vingtaine d'articles sur lesquels ils souhaitent obtenir des éclaircissements.
Jehan du LEINLOET, lieutenant et juge ordinaire est commis pour interroger les témoins et recorder leurs dépositions.
Dans ce procès, l'évêque de Cornouaille Missire Charles du LISCOET est le demandeur et Maître Jehan de QUELENNEC le défendeur (l'accusé).

Les auditions continuent à Locmaria ce lundi 24 décembre 1607.


Source : FRAD029 1 G 324 , cahier [i]


Orthographe modernisée

Du vingt et quatrième jour de décembre mil six cent et sept, autre partie de ladite enquête.

Damoiselle Hellaine de LA RIVIERE demeurant à présent au manoir du Cosquer âgée d'environ vingt et huit ans comme elle dit, jurée par son serment dire vérité, purgée de conseil et séparément enquise sur les articles dudit demandeur, dépose que de son temps et autre aucunement ... ni feue Françoise TORREC mère dudit défendeur Jean du QUELLENNEC se fussent advouer parents de ceux de la Maison de Kerbérennès ni de / Treffuel et n'avoir vu ledit défendeur ni aucun des siens assister au mariage de Escuyer Yves de la RIPVIERE, sieur de Guenégan ; lequel se maria avec défunte Julienne de KERBERENNES héritière dudit lieu, ni aux funérailles d'icelle et le sait pour avoir assister tant aux noces que aux funérailles de ladite Julienne de KERBERENNES.
Aussi, dit n'avoir vu ladite Françoise TORREC dudit bourg de Coray ni ses enfants appeler ni demander les seigneurs dudit KERBERENNES ni Treffuel en leurs négoces et affaires.
Dit davantage, que lors du mariage entre ledit sieur de Guenégan, frère de la déposante et ladite Julienne de KERBERENNES tous mineurs, plusieurs parents tant de l'estoc paternel que maternel furent conviés et convoqués. Lesquels s'y trouvèrent et nullement ledit défendeur ni aucun de ses parents.
Davantage, dépose qu'elle était en la Maison de Guenégan lors de la maladie de ladite Julienne de KERBERENNES, de laquelle maladie elle mourut ; et voyante que défunt Ollivier de la RIPVIERE son fils, lors en bas âge environ trois ou quatre ans, aussi détenir maladie et en danger ... elle disait et déclarait à l'un et chacun qui la visitait qu'elle était beaucoup regrettante de voir sondit fils malade et aussi en / extrémité ... fut qu'elle ne pouvait espérer qu'il lui eut survécu et beaucoup se ... et désolée demandant puisqu'elle n'avait aucun héritier ce que dessus ... si elle eut pu par avis et conseil de rendre son mari en héritier en laquelle gueant ? elle envoya l'un ses domestiques quérir le sieur de Kerminihy et Me Yves LOR1, notaires pour devoir rédiger l'acte certifiant de son intention.
Auparavant l'arrivée desquels, ladite de KERBERENNES était décédée.
Dépose aussi avoir vu ladite Françoise TORREC, mère dudit défendeur tenir taverne au bourg de Coray, vendant du vin en détail et par messire aussi a vu coutumièrement nombre des gentilhommes et damoiselles auparavant huit ans lors les hostelleries et taverniers entre autres ladite Françoise TORREC, s'entre appeller cousin et tante néanmoins qu'ils n'étaient autrement parents.
Quelle est sa déposition qu'elle affirme contenir vérité et ne scavoir signer.

1 - D'autres témoins disent Hierosme / Gerosme LOR !

Hervé BRIANT, ménager et laboureur de terre, âgé d'environ soixante-dix ans / demeurant au village du Moustoir en la paroisse de Landrévarzec, témoin juré par son serment dire vérité, purgé de conseil et séparément enquis sur les articles dudit demandeur, dépose connaître les parties pledoyantes au présent procès et avoir connu défunts Hervé KERBERENNES et Jeanne LE TORREC sa femme, sieur et dame en leur temps dudit lieu de Kerbérennès et Treffuel. Et, après, Yvon, Gauvaingn, Guillaume et Katherine KERBERENNES leurs enfants. Lequel Yvon épousa damoiselle Blanche KERGUELEN, fille juveigneure de Keranroch, desquels fut procréé Hervé, Jean, Germain, et Jeanne KERBERENNES et que ledit Gauvaingn mourut sans hoir et aussi Guillaume. Et que ladite Kerbérennès Katherine se maria au sieur de Difflan [Dioulan ?]. Lequel Hervé fils d'Yvon, épousa Jeanne PIERRER, fille du sieur de Keriesquel. Duquel mariage fut fille Julienne KERBERENNES qui se maria à noble Yves de la RIVIPVIERE, duquel mariage issut Ollivier qui décéda sans héritier en bas âge, de la succession duquel est question.
Autre part dit, ladite Jeanne de KERBERENNES fille dudit Yvon, épousa ledit sieur du Cozquer et ledit Germain fils dudit Yves épousa une fille de Kerenroch. Lesquels moururent sans hoir de leur corps.
Dit, ledit Jean aussi fils dudit Yves mourut sans hoir de son corps.
Tous lesquels il a vu enterrer et ensevelir fors lesdits Jean, Katherine et Julienne de / KERBERENNES et ledit Ollivier de La Rivière son fils ... ne payer de cérémonies ... ni enterrements, service de huitaine, ni jour et an, ni en autre assemblée que l'on ait fait des parents de la Maison de Kerbérennès il n'a vu de la part desdits TORREC de Coray ni ledit QUELLENNEC, défenseur. Lequel QUELLENNEC il n'a jamais connu, ni s'advouer parent de ladite Maison de Kerbérennès sinon depuis six ou sept ans ou environ qu'il fut prié par ledit QUELLENNEC d'aller déposer à la Cour de La Rochegoumarch la parenté entre Il et lesdits KERBERENNES et ... Qu'il dit ne connaître autrement parentelle entre lui et lesdits Kerbérennès. Il ne l'employa et dit n'avoir apins qui debvoit être habile à succéder audit KERBERENNES.
Et dit scavoir ce que dessus, pour être homme de la Maison de Kerbérennès et proche voisin et journellement employé à travailler en ladite Maison de son temps.
Dit, être / venu faire sa présente déposition sur les monitoires publiées en ladite paroisse de Landrévarzec et ne scavoir autre chose, ni signer.


[ signatures de : ]
du LEINLOET
pour garant des derniers
deux témoins
BREUT
Commys


[ à la fin de la dernière page du cahier : ]

Encqueste et information civille faicte par nous Jan du Leinlouet [texte omis ?]
du Roy et juge ordinaire en Jurisdiction de Châteauneuf du Fou, Uhelgoet,
Landelleau et Gourrin ayent pour adjoinct, Me Jean BREUT, commys au
greffve ; à la recqueste de Révérend père en Dieu Missire Charles du
LISCOET
, évêque de Cornouaille, demandeur vers Me Jan du QUELLENNEC
défendeur ; laquelle avons délivrée sous sceau audit demandeur
pour estre fidellement rendu en la Cour de la quelle est émanée
nostre commission à ladite fin . Ce vingt-quatrième jour de décembre
mil six cent sept.